T496 – b. Le potentiel inexploité du mode Light out par le système automatique d’identification des empreintes digitales

  • Jusqu’à maintenant – et peut-être pour de longues années encore –, l’expertise dactyloscopique s’effectue manuellement, la base de données dactyloscopique ne fournissant qu’une liste de candidats potentiels. L’AFIS n’est qu’un système de tri qui laisse toute latitude au dactyloscope pour fournir un résultat identificatoire[1].
  • Les capacités de l’outil de comparaison automatique sont plus importantes que l’usage actuel. Le système informatisé pourrait – notamment – être exploité de manière totalement automatique. En mode light-out, la base de données travaillerait indépendamment du concours de l’expert dactyloscope sur des identifications dites « faciles ». Ainsi, le dactyloscope pourrait se consacrer au processus identificatoire plus complexe.
  • Même si le mode light-out implique un gain de temps, une optimisation des ressources informatiques et une répartition favorable du personnel scientifique, des difficultés dans sa mise en œuvre doivent être prises en considérations. L’enjeu d’une telle utilisation du système AFIS est de permettre l’identification automatique. Cependant, il est notoire que les systèmes informatisés ne sont pas infaillibles.
  • Ainsi, avant de pouvoir utiliser le système AFIS en mode light-out, il faut impérativement déterminer le taux d’erreur lors d’analyses automatiques des empreintes digitales, fixer un taux de vraisemblance devant être atteint pour qu’aucune vérification manuelle subséquente n’intervienne ainsi que de créer un algorithme de qualité définissant si oui ou non la trace indiciale peut être soumise à une décision automatique[2].
  • Dans l’hypothèse où un tel processus ne serait pas respecté, des risques trop importants de fausse identification ou de faux-négatif seraient à prévoir, ce qui diminuerait sensiblement la force et la valeur probatoire de la dactyloscopie.
[1] Bochet, p. 107; Remy, p. 91; Informations obtenues par Monsieur Axel Glaeser, Chef de division du service AFIS ADN. Supra Partie II, Chapitre 2, I, B, 1, b, ii, n° 579 ss ; Supra Partie II, Chapitre 2, I, C, 3, n° 739 ss.

[2] Supra Partie II, Chapitre 2, I, A, 2, c, i, n° 544-548.

T495 – ii. La reconnaissance vocale des enregistrements issus de la surveillance des télécommunications

  • La voix en tant que caractéristique biométrique bénéficie d’une grande fiabilité identificatoire à l’aide de l’intonation et des sons émis[1].
  • Lors d’une surveillance des télécommunications, principalement d’écoutes des conversations, la voix est un indice important permettant, notamment, de s’assurer que l’interlocuteur est bien la personne surveillée. L’expertise en reconnaissance de locuteurs joue alors un rôle primordial[2].
  • L’indice matériel obtenu par l’enregistrement vocal est converti à l’aide d’une méthode de codage analogique ou numérique et peut être comparé avec d’autres enregistrements sonores enregistrés dans une base de données.
  • Actuellement, la qualité de la technologie de reconnaissance vocale n’est pas employée à large échelle vu son manque de maturité[3]. Généralement, l’identification à l’aide d’autres caractéristiques biométriques est privilégiée et l’utilisation de la reconnaissance vocale est une ultima ratio.
  • Néanmoins, l’empreinte vocale étant reconnue comme individuelle et l’intérêt des chercheurs se portant sur l’amélioration de la reconnaissance à l’aide des effets sonores et de l’intonation, il ne semble pas absurde d’envisager que les progrès dans cette technologie vont tôt ou tard impliquer son utilisation en science forensique à des fins identificatoires.
[1] Meuwly, p. 6.

[2] Meuwly, p. 11.

[3] Métille, Thèse, p. 61; Meuwly, p. 143.