T193 – 2. Où trouve-t-on de l’ADN?

  • Grâce à la présence de l’ADN dans toutes les cellules eucaryotes de notre corps, des fragments de cette molécule se déposent et s’emportent au gré des mouvements d’un individu. La présente partie se borne à déterminer les traces traditionnelles ou fréquemment analysées par la police scientifique, dès lors que juridiquement le type de traces ne joue pas un rôle fondamental dans la détermination de la valeur probatoire.
  • La catégorie des liquides biologiques regroupe le sang, le sperme, la salive et l’urine[1]:
  • le sang est le liquide qui se prête le mieux aux analyses ADN grâce au nombre impressionnant de cellules se trouvant dans une infime goutte;
  • le sperme offre la possibilité de trouver de l’ADN tant grâce aux spermatozoïdes qu’aux autres cellules, telles que les leucocytes ou cellules épithéliales contenues dans le liquide séminal;
  • la salive est intéressante du point de vue de sa fréquence de détection sur tous les supports ayant eu un contact avec les lèvres, la langue ou tout objet ayant été porté à la bouche d’un individu;
  • quant à l’urine, il s’agit d’une source subsidiaire d’ADN qui peut tout de même fournir de bons résultats.
  • La catégorie des fragments organiques contient notamment les cheveux et poils, les fragments de peau, les cellules cutanées, les pellicules ou les dents et les os[2]:
  • exploités très tôt, les cheveux et les poils ont très vite déçu les criminologues dès lors que seuls ceux arrachés avec leur bulbe viable ont une réelle valeur;
  • les poils d’animaux domestiques sont également une source organique. L’analyse de l’ADN de l’animal concerné permet de regrouper un individu avec la scène de crime s’il dépose des poils de son animal sur les lieux ou au contraire s’il emporte des poils de l’animal du propriétaire du lieu chez qui l’auteur s’est introduit;
  • les cellules cutanées sont laissées sur tout objet entré en contact avec la peau de l’individu concerné, mais malgré la fréquence de ces traces, l’ADN s’y trouve en quantité infime et souvent dégradé. Toutefois, l’établissement d’un profil partiel, voire – dans le meilleur des cas – total n’est pas improbable;
  • les pellicules ont l’avantage de se prélever de manière aisée sur tout objet ou en tout lieu entourant une personne;
  • les os et les dents sont principalement analysés pour identifier un cadavre[3]. Leur résistance au temps et aux dégradations naturelles, voire aux forts dommages comme le feu, permet d’effectuer un test ADN même longtemps après le décès.
[1] A ce sujet: Altendorfer, p. 31; Buquet, Pascal, p. 32; Burr, p. 26; Coquoz, Comte, Hall, Hicks, Taroni, p. 202-203 et 210; de Valicourt de Séranvilliers, p. 119; Doutremepuich, p. 967; Doutremepuich, Doutremepuich, p. 18; Hausheer, p. 460; Huyghe, ADN, p. 24-25; Klumpe, p. 14-16; Ruckstuhl, Dittmann, Arnold, p. 545.

[2] A ce sujet: Altendorfer, p. 31; Bobay, Ruder, p. 28-29; Burr, p. 26; Coquoz, Comte, Hall, Hicks, Taroni, p. 207-210; ; de Valicourt de Séranvilliers, p. 119 ; Doutremepuich, p. 967; Doutremepuich, Doutremepuich, p. 18; Hausheer, p. 460; Huyghe, ADN, p. 25; Klumpe, p. 14-16; Menotti-Raymond, David, O'Brien, p. 774.

[3] Bobay, Ruder, p. 28-29.